top of page

CULTURE

10 février 2024 :
Nouvelle année du Dragon de Bois

      Avec la nouvelle lune le changement d'année basé sur la calendrier lunaire en Asie est enfin effectif. Les festivités débutent ! Le Lapin d'Eau laisse la place au Dragon de Bois.

      Contrairement aux représentations et à l'imaginaire occidental, le dragon asiatique, seul animal mythique des 12 signes du zodiaque, est une divinité bénéfique aquatique bienfaisante. Il est étroitement lié au cycle vital puisque, vivant dans les rivières, les lacs, il se gorgeait d'eau qu'il pouvait ensuite recracher sur les terres et les cultures depuis les airs (même s'il n'a pas d'ailes ) au printemps. Par sa puissance, son énergie et sa croissance il est yang mais par sa pluie bienfaisante et la puissance de l'eau il a aussi un aspect Yin. L'ornementation chinoise représente souvent 2 dragons proches rappelant des représentations du Tai Chi (mouvement permettent le passage du Wuji jusqu'au Yang et et Yin et inversement). Pour les empereurs et les sages "le dragon multiforme transmet « le mandat du ciel », il est pour ainsi dire la clairvoyance de l’empereur et la sagesse du sage : Confucius appelle Lao‑Zi « Dragon », tout comme le Démiurge (Fu‑Xi) appelait ses hauts dignitaires."1. Associé au trigramme Zhen, le Tonnerre, au Nord Est, il incarne le début du printemps, la montée du Yang, la mise en mouvement et la transformation. Une mutation qu'il faudra cependant ordonner. Le Dragon est le "modèle de la mise en ordre des contraires dans la nature et la société et du déroulement temporel des choses 1." Le thème est tout à fait d'actualité puisque l'hexagramme de l'année est justement celui de l'Opposition (mais de l'opposition et des tensions naissent les opportunités ! ).

      A l'opposé le dragon occidental des légendes chrétiennes est représenté de façon systématique comme néfaste. Un Saint ou une figure masculine est généralement envoyé vaincre ce Mal. Cyrille Javary reprend la thèse de René Etiemble pour expliquer un amalgame entre les invasions mongoles qui brûlaient les villages résistants et l'image du dragon néfaste cracheur de feu. On retrouve cependant cette vision ancrée bien avant ces événements (qui ont cependant dû renforcer son manichéisme) d'après les recherches et les publications de l'unité mixte de recherche ISA Imaginaire et soci-anthropologie. On retrouve tout de même le thème de la clarté de la vision et le lien aquatique chez les dragons des légendes celtiques et germaniques.

      Focalisons nous donc sur cet aspect pour la nouvelle année 2024 du Dragon de Bois : sachons être clairvoyants pour mettre en ordre et concilier les oppositions afin de saisir les opportunités. Sachons être stables tout en prenant de la souplesse du bois pour continuer à développer notre créativité.

      Belle année à vous !

1. Chaoying Sun et Gilbert Durand, « Renversement européen du dragon asiatique », IRIS [En ligne], 41 | 2021, mis en ligne le 28 novembre 2021,  https://publications-prairial.fr/iris/index.php?id=2159

dragon lapin.jpg

Dragon kintsugi : Yuumei art

KOKEDAMA

IMG-20240106-WA0001.jpg

      Le Kokedama 苔玉, littéralement "boule de mousse" est un art floral japonais récent, des années 1990. La plante s'épanouit sans pot, directement sur une sphère de terre et de mousse, donnant une vision à la fois poétique et graphique. C'est un moyen permettant de sublimer et de libérer son potentiel créatif.

      Cet art se situe entre l'Ikebana ou Ka-dô 華道 (la voie des fleurs) et plusieurs autres techniques ancestrales : celle du nearai 根洗い(agencement de plantes sauvages dans un dôme de terreau et placées dans une poterie traditionnelle), du kusamono 草物 (présentation de fleurs ou d'herbes seules qui peuvent êtres placées à côté d'un bonsaï pour indiquer la saison)  et du Bonsaï (arbre contraint de rester d'une petite taille). Mais la culture Kawaï et l'approche écologique s'y retrouvent également et y ont leur influence.

      Les techniques précédentes pouvant être assez complexes, notamment celle du Bonsaï, le kokedama s'est développé en étant accessible à tout le monde : le principe est de ramener un bout de nature chez soi lors de sortie en forêt ou dans la campagne. Les plantes originellement insérées sont donc des plantes sauvages et rustiques, assez faciles d'entretien.

      On y retrouve plusieurs symboliques. Comme pour l'Ikebana, cet art de l'arrangement floral issu des fleurs offertes dans les temples bouddhistes, la verticalité rappelle la transcendance, l'élévation spirituelle, l'alliance du beau et du sacré. Mais le message principal reste celui de l'harmonie entre l'Homme et son environnement (deux des 3 puissances Sancai 三才, voir l'article à ce sujet associé au Kairos). Le Kokedama représente l'alliance et l'équilibre de la part sauvage (la plante trouvée en extérieur) et de la part du contrôle (la mousse). C'est également une métaphore de l'équilibre à trouver entre notre passé, nos racines qui sont déjà présents et les liens relationnels que l'on choisit de nouer, ..ou pas.

     La technique simplifiée pour le former est la suivante :

-humidifier du terreau associé à un peu d'argile,

-former une boule compacte puis la diviser en 2,

-insérer la plante, ses racines au milieu et compacter de nouveau l'ensemble

-placer la sphère sur une plaque de mousse ramassée en extérieur pour la recouvrir entièrement

-maintenir l'ensemble en forme à l'aide de fil noir, de fil de pêche en serrant bien

-suspendre le kokedama ou le placer dans une coupelle

Pour l'entretien : laisser à la lumière indirecte, toucher la mousse tous les jours pour vérifier le besoin en eau, arroser sous le robinet, vaporiser,  et veiller à arroser le coeur de la plante avec une seringue ou pipette éventuellement.

Atelier Kokedama à la Maison Nugues de Romans sur Isère : un grand merci à Bernard pour cette découverte!

Pour des conseils plus techniques, vous pouvez visiter le site : http://art-du-kokedama.fr

IMG-20240106-WA0010.jpg

ORIGAMI

Screenshot 2024-02-02 at 22-56-37 Photos sur le thème Origami par Canva.png

      L'origami 折り紙, littéralement "plier" (Oru) le "papier" ( Kami ) a été élevé au rang de véritable art au Japon au fil des siècles. Cette pratique, introduite dans le pays par les moines bouddhistes chinois au XVIIe siècle, consiste à élaborer un former ou figure en pliant le papier sans jamais le couper.

      Dans un premier temps, le papier étant rare et précieux, l'art était réservé aux grandes occasions, essentiellement religieuses : il pouvait décorer les cruches de saké et les tables lors des cérémonies ou servir à faire des Katashiro (divinité représentée dans les cérémonies du temple Ise, dans les rituels shintoïstes, poupées à forme humaine servant à exorciser les impuretés ou influences néfastes). Les gohei (御幣), dans la même religion sont des objets dédiés aux Kami (esprits) et sont constitués des 2 bandes de papier blanc pliés en zigzag, reliés à une tige de bambou. On les voit encore utilisés dans les rituels de purification, lors de l'ouverture des combats de Sumo ou pour les représentations théâtrales.

Dans le milieu bouddhiste c'est le groupe des guerriers Bushi qui s'est emparé de cet art en offrant des fleurs de papier en gage d'amitié.

      Lors de la période Edo (1603-1868) cet art du pliage s'est également entendu jusqu'aux accessoires pour cheveux traditionnels qui se piquaient dans la chevelure des femmes (épingles, pics, baguettes, peignes...) : les Kanzashi (簪). Parfois regardés avec le pouvoir d'éloigner les mauvais esprits, ils pouvaient être de vraies armes défensives pendant le période Edo. Le tsumami zaiku (つまみ細工) est une technique qui consiste à lier des carrés de soie, d'étoffe de kimono afin de constituer des éléments assemblés pour une composition finale (des fleurs de chrysanthème pour décorer un peigne à cheveux dans une coiffe de geisha par exemple).

      Dans la période moderne et contemporaine diverses branches sont apparues dans l'art de plier le papier : le pliage humide, l'origami modulaire Kusudama... Akira Yoshizawa reste celui qui a particulièrement développé cet art avec de multiples modèles. Il a démontré que c'est un art vivant qui permet de faire passer des émotions. En Europe au début du XIXe siècle , Friedrich Fröbel (le père des jardins d'enfants) diffusait l'idée que l'assemblage, le tressage, le pliage et le découpage pouvaient s'avérer être une technique précieuse pour le développement des enfants. En 1890, l' ouvrage, « Le livre des amusettes », met en avant 104 figurines de papier déjà surnommées « origamis ». Dans les années 1920, c'est cette fois Josef Albers , artiste et père de la théorie moderne des couleurs et de l'art minimaliste, qui enseigne l'origami et le pliage du papier à ses étudiants de l'école du Bauhaus.

Certains modèles sont particulièrement connus et réalisés au Japon, comme celui de la grue Tsuru, symbole de longévité, de chance et de bonheur. Elle est également un symbole de paix en raison de la légende qui veut que "quiconque plie 1000 grues voit son voeu exaucé" et à cause de la triste histoire de Sadako Sasaki.

"Sadako fut exposée, enfant, au rayonnement du bombardement atomique d'Hiroshima en août 1945. Elle devint alors « hibakusha », une survivante de la bombe atomique. Ayant entendu la légende, elle décida de plier mille grues pour guérir. Elle mourut de leucémie en 1955, à l'âge de 12 ans, après avoir plié 644 grues. Ses compagnons de classe plièrent le nombre restant et elle fut enterrée avec la guirlande de mille grues. Ses amis érigèrent une statue en granit représentant Sadako dans le parc de la paix d'Hiroshima : une jeune fille se tenant les mains ouvertes, un vol de grues de papier au bout des doigts. Chaque année, la statue est ornée de milliers de guirlandes de mille grues. Depuis, il est entré dans la tradition de plier mille grues en papier lorsqu'un proche ou bien un ami est gravement malade. Au-delà de la superstition, cet acte procure courage et volonté au malade, qui se sent ainsi entouré. L'histoire émouvante de Sadako a été racontée dans beaucoup de livres et de films. Dans une version, Sadako écrit un haïku dont le sens est le suivant : « J'écrirai la paix sur tes ailes et tu voleras de par le monde pour que plus jamais les enfants ne meurent ainsi. » (Article paru dans Le Parisien, 28 mars

2011).

Les anesama-nigyo quant à elles sont des poupées censées éloigner la maladie de la personne à qui on l'offre.

De façon plus quotidienne au Japon les tsutsumu sont les emballages de papiers pliés avec soin pour envelopper vos achats.

Plus qu'un art, l'origami fait partie de la culture vivante du Japon.

Nouvelle exposition temporaire
au Musée Guimet

dit du genji.jpg

Exposition temporaire autour du roman fondateur de la poétesse japonaise Murasaki Shikibu (XIe siècle) :  le Dit du Genji (Genji monogatari). Cette oeuvre littéraire classique a été source d'une grande inspiration iconographique pour ses contemporains comme pour les mangaka encore aujourd'hui. La 2e partie est consacrée à l'oeuvre du maître tisserand Itarô Yamaguchi (1901-2007) à travers son  illustration de l'oeuvre précédente.

Derniers jours pour profiter de l'exposition temporaire "Médecines d'Asie, l'art de l'équilibre"
C'est au Musée Guimet à Paris jusqu'au 18 septembre 2023

LE CDRAM fait sa rentrée
toujours en alliant des disciplines complémentaires

Kakuto Bugei Kokoro-ryu

Kokoro ryu enfant

Kokoro-ryu enfant

Kiko

Kiko

tai chi chuan

Tai chi chuan

Shiatsu

Formation shiatsu

reiki

Formation Reiki

Yoga

Yoga

Forge

Forge

logo CDRAM.jpg

Une famille, un Dojo, un Sensei, de coeur !

Des cours et des formations toujours de qualité et un enseignement bienveillant pour faire éclore le meilleur de vous-même.

Des formations Bazi, Feng shui, Yi Jing viennent enrichir la palette pour les artistes ou ajouter des cordes à l'arc pour les guerriers.

bottom of page